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Agissez à grande échelle pour la biodiversité !

Les travaux de rénovation et de construction peuvent menacer la nature en ville. Si les initiatives ponctuelles pour sa protection sont bienvenues, grâce aux documents d’urbanisme, les architectes possèdent les clés d’une action plus systématique et efficace.
Mis à jour le
28 février 2024
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La lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité sont des objectifs qui semblent parfois concurrents. Chaque passoire énergétique rénovée correspond certes à une forte baisse des émissions de gaz à effets de serre — nécessaire —, mais parfois aussi à la destruction d’habitats, à des surfaces plus lisses et plus hostiles à la faune comme à la flore.

Des outils pour surmonter cette opposition de surface sont disponibles. Nous en parlions dans deux précédents articles sur le martinet noir et l’hirondelle de fenêtre ; les rénovations peuvent être des opportunités pour créer d’un geste une ville plus hospitalière pour ses habitants comme pour la biodiversité.

Il s’agit désormais de changer d’échelle, en passant d’initiatives ponctuelles en faveur de la nature en ville à une prise en compte automatique et massive. Les documents d’urbanisme sont un levier important.

L’architecture comme solution : urbanisme et biodiversité

Les collectivités territoriales disposent de compétences leur permettant d’encourager ou de contraindre les maîtres d’ouvrage à prendre en compte la biodiversité dans leurs opérations. Pour les aider à pleinement exploiter ces compétences, elles peuvent bénéficier de conseils. Or, à l’aide de dispositifs comme 1maire1architecte, les architectes sont rendus plus visibles aux yeux des élus locaux qui souhaitent être assistés dans l’élaboration de leurs documents d’urbanisme.

Ainsi, de nombreuses collectivités ont mobilisé leurs SCoT ou PLU(i) pour agir en faveur de la nature en ville.

  • Dans la communauté de communes du Pays Riolais par exemple, les travaux de rénovation ne sont autorisés que s’ils sont compatibles avec l’écologie des chauves-souris, et les constructions neuves peuvent intégrer des dispositifs adaptés au passage des chauves-souris, des nichoirs pour les oiseaux, des hôtels à insectes, etc.
     
  • Les communes de Toulon et de Lyon quant à elles ont répondu au problème des rénovations qui dégraderaient les habitats en rendant obligatoire la prise en compte des martinets noirs dans les campagnes de ravalement.
     
  • À Hyères, des informations et outils sur la biodiversité sont automatiquement transmis lors du dépôt d’une demande d’autorisation d’urbanisme.
     
  • À Chambéry, les règles locales de protection du patrimoine intègrent la prise en compte de la biodiversité sur le bâti classé.

De nombreuses collectivités agissent déjà, et de diverses façons. Les architectes sont des acteurs essentiels pour que ces initiatives locales se multiplient sur le territoire. D’autant que la logique qui précède des actions en faveur de la biodiversité pertinentes est la même que celle qui précède des rénovations réussies : un diagnostic.

Quand l’architecte identifie les pathologies du bâti avant de prescrire des solutions, l’écologue identifie si des animaux vivent sur un site, de quelles espèces il s’agit, et desquelles il pourrait s’agir dans le futur afin de pouvoir les prendre en compte. La réalisation d’un diagnostic écologique par un écologue avant un chantier est donc une bonne pratique à généraliser. Elle peut être exigée par une clause dans les marchés publics.

Les architectes ont donc de nombreux leviers à leur disposition pour agir en faveur d’un habitat meilleur pour tous, humains ou non : action à l’échelle du chantier, conseil aux collectivités, travail avec les écologues.

Pour approfondir le sujet :

>> L’architecture au service de la biodiversité : l’exemple du martinet noir

>>  Pour les hirondelles aussi, l’architecture est une solution

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