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« Quelles villes pour demain ? Maîtriser l'étalement urbain et repenser la ville »

Ce guide publié en 2018 par l’Ademe se présente comme un outil pour sensibiliser le grand public aux enjeux de l’étalement urbain et proposer des solutions d'aménagement durable. L'Ademe a publié également « L’avenir des sols en 10 questions ».

Mis à jour le
16 mai 2024
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S’il n’existe pas de définition « officielle » de l’étalement urbain, on s’entend généralement pour constater qu’il s’agit d’un phénomène récent consistant en l’extension de la ville sur son pourtour et résultant notamment des choix résidentiels des ménages (et de localisation des activités) souvent guidés par les évolutions des marchés foncier et immobilier, et des mobilités urbaines avec la banalisation de l’automobile.  De fait, ce phénomène implique l’artificialisation des sols avec de nombreux impacts, essentiellement négatifs, sur l’agriculture, l’environnement, le paysage, l’organisation des territoires et l’Homme lui-même : destruction de la biodiversité, augmentation des émissions de CO2, pollutions, etc.  

Dans son rapport Le dangereux déclin de la nature, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alerte sur le « déclin sans précédent » de la biodiversité auquel participe largement l’artificialisation des sols : 1 million d'espèces animales et végétales seraient aujourd'hui menacées d'extinction. Face à ce constat, le gouvernement a affirmé de nouveau son ambition d’atteindre, à travers son Plan biodiversité lancé en Juillet 2018, l’objectif « zéro artificialisation nette » à terme. Si l’état des lieux de l’artificialisation semble difficile à établir, le rapport officiel de France Stratégie déclare : « En France, 20 000 hectares d’espaces naturels sont artificialisés en moyenne chaque année ». De plus, ce rythme est très supérieur à la croissance de la population : la part d’espaces artificialisés aurait augmenté de 70% depuis 1981, et la population de 19%.

France Stratégie explique notamment ce rythme élevé́ d’artificialisation « par la faible densification des nouvelles constructions, en particulier du logement individuel ». Les chiffres témoignent de l’importance du rôle de la construction et de l’aménagement dans la progression rapide de l’artificialisation, et donc dans son ralentissement net à brève échéance : « En 2015, 46 millions de mètres carrés de surface de plancher – soit 4 600 hectares - ont entraîné́ l’artificialisation de 20 000 hectares de parcelles cadastrales ». Mais la préférence des français pour l’habitat individuel (56% des Français déclarent vouloir habiter dans une maison individuelle) qui les conduit à s’installer toujours plus loin des centres-villes et qui entraîne le déploiement d’infrastructures supplémentaires va à l’encontre de l’objectif de réduction de l’artificialisation des sols lié au bâti.


Dans l’objectif de sensibiliser le grand public aux enjeux de l’étalement urbain et de mieux développer les actions touchant à ces questions, l’Ademe propose le guide « Quelles villes pour demain ? Mieux maîtriser l’étalement urbain et repenser la ville ».

Ce guide apporte tout d’abord, et de « manière simplifiée », des explications sur les causes (attrait pour le périurbain, localisation des activités et infrastructures) et conséquences (sur le climat, la biodiversité, la santé, le coût pour la collectivité et les contribuables, etc.) de l’étalement urbain.

Ensuite, le guide fait un rappel des différents enjeux à prendre en compte dans l’aménagement des villes pour réussir à freiner, voire stopper, l’étalement urbain : qu’il s’agisse de la recherche de la densité et de la qualité urbaine dans les programmes d’aménagement, des réductions des consommations d’énergies et des gaz à effet de serre dans les bâtiments mais aussi des nouvelles règles d’urbanisme.

Enfin, le guide présente de nombreuses initiatives exemplaires pour aménager les villes sans les étaler davantage. Parmi les actions mises en place pour allier densité et qualité des formes urbaines, on retrouve les initiatives suivantes :

  • « Construire des maisons autrement » à Courtry (Seine-et-Marne) : la commune a fait construire des maisons individuelles mitoyennes avec des matériaux biosourcés sur un site auparavant occupé par une salle préfabriquée et un marché couvert désaffecté. 
  • « Redonner vie au centre ancien » à Forcalquier (Alpes de Haute Provence) : la commune a engagé des actions pour rénover un hôtel et plusieurs immeubles situés dans son cœur historique qui souffrait d’une dégradation progressive : des logements sociaux, des ateliers d’artistes, des commerces de proximité́ ont été créés, et des jardins, des terrasses et autres lieux de vie ont été aménagés.
  • « Améliorer le cadre de vie des grands ensembles » à Chartres (Centre-Val de Loire) : la commune a engagé des actions pour la revalorisation d’un quartier et la rénovation d’une barre d’immeuble, quelques logements ont été démoli, d’autres rénovés, et des espaces verts aménagés pour faciliter la circulation et rendre le quartier plus agréable.
  • « Cumuler plusieurs activités dans un même bâtiment » à Montreuil (Seine-Saint-Denis) : la ville a fait aménager un complexe industriel vertical qui comporte des locaux d’activités, des ateliers d’artistes, un Fablab où des objets sont élaborés à partir de déchets de l’entreprise et un espace dédié à l’agriculture urbaine sur le toit-terrasse.


>> Consulter le guide de l’Ademe Quelles villes pour demain ?

 

L’Ademe a également publié le guide « L’avenir des sols en 10 questions » qui explique le fonctionnement d’un sol et rappelle les enjeux de sa préservation : réservoir de vie (habitat d’une multitude d’organismes vivants) et fournitures de services essentiels (fournitures d’aliments, d’eau, de matériaux et de médicaments, supports d’infrastructures, stockage du carbone, régulation du climat, etc). 

Milieux vivants, les sols sont le support de nombreuses activités humaines qui, en retour, ne cessent de les fragiliser : alors que 25% des espèces animales et végétales connues vivent dans le sol, 60% des sols mondiaux sont dégradés à des degrés divers (surexploitation, érosion, pollution, imperméabilisation) et 11ha/heure de sols disparaissent en Europe à cause de l’expansion urbaine…

Ce guide de l’Ademe montre pourquoi le sol est un écosystème riche et complexe à protéger qui doit être considéré comme une ressource non renouvelable. Il décrit leurs rôles, explique pourquoi ils sont fragiles et pourquoi ils sont en danger et propose des solutions pour les préserver :

  • Tout un monde sous nos pieds
  •  À quoi ressemble un sol sain ?
  • En quoi les sols sont précieux ?
  • Pourquoi les sols se dégradent ?
  • Quels risques pour la biodiversité ?
  • Dans quel état sont les sols en France ?
  • Peut-on dépolluer les sols ?
  • Peut-on vivre sur un site dépollué ?
  • Quelles actions pour protéger les sols ?
  • Comment bien agir dans son jardin ?
  • Comment participer à l’observation des sols ?

>> Voir le guide L'avenir des sols en 10 questions
>> Voir l’infographie Pourquoi se soucier de nos sols ?  

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