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Vers un nouvel art de bâtir la ville ?

Par les représentants des ARCHITECTES-VOYERS de PARIS - Paris, ville-monde, est aussi la ville des Parisien.ne.s dont les attentes pour un cadre de vie de meilleure qualité sont fortes et dont la mobilité croissante ne s’arrête pas aux portes de Paris. Aujourd’hui, le Grand Paris est le territoire pour répondre aux grands défis de demain que sont la résilience et les transitions écologique et énergétique pour tendre vers une ville bas-carbone en 2050.
Mis à jour le
29 avril 2024
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Paris, ville-monde, est aussi la ville des Parisien.ne.s dont les attentes pour un cadre de vie de meilleure qualité sont fortes et dont la mobilité croissante ne s’arrête pas aux portes de Paris. Aujourd’hui, le Grand Paris est le territoire pour répondre aux grands défis de demain que sont la résilience et les transitions écologique et énergétique pour tendre vers une ville bas-carbone en 2050.

Si Paris est la ville la plus filmée au monde, pour l’authenticité de certains de ses quartiers, et la deuxième ville la plus visitée au monde, pour la richesse de ses monuments historiques et la qualité de ses paysages urbains, c’est qu’elle a su aussi préserver la valeur architecturale, urbaine et paysagère de ses quartiers en les adaptant aux nouveaux modes de vie des Parisien.ne.s. C’est une construction à la fois sociale et culturelle à laquelle ont participé des générations d’architectes.

Ce Paris-là est pourtant fragile et peut disparaître si on n’y prend garde. Il est désormais soumis aux dérèglements climatiques et environnementaux et au cortège florissant de réglementations qui malgré leur semblant d'exigence, possèdent de nombreuses faiblesses regrettables, et permettent des interprétations dommageables pour répondre aux objectifs qu'elles étaient sensées viser. Paris et le Grand Paris sont le territoire d’attentes très fortes et, à l’évidence, la bonne échelle pour apporter des réponses cohérentes à ces grands changements.

Comment envisager la transformation de ce territoire sans renoncer définitivement à cette idée que la ville devrait distinguer spatialement ses fonctions politiques, économiques, sociales, culturelles, résidentielles, de transport et de communication ? Ce qui caractérise Paris et plus largement les villes européennes, n’est-ce pas en tout premier lieu la diversité d’usage de leurs espaces privés ou publics, aptes à se transformer au gré des évolutions sociales et économiques ?

Le XXème siècle a montré que la croissance des villes aux dépens de leur environnement n’est plus soutenable, mais quel rapport établir entre les espaces urbanisés et les espaces naturels ? Faudrait-il encore les distinguer davantage en opposant la nature à la ville dense ou établir un nouveau rapport de réciprocité entre elles ?

Des réponses apportés à ces interrogations devrait découler une nouvelle conception de l’art de bâtir la ville ou d’en imaginer les transformations. Économiser les ressources naturelles et réduire les pollutions et déchets de toute nature, mieux intégrer l’entretien et les grosses réparations dans la conception des ouvrages et mettre en œuvre le remploi pertinent des matériaux de construction, tels sont quelques uns des défis auxquels les architectes devront répondre dans les années à venir.

Les architectes-voyers de Paris ont participé à la transmission au fil des générations d’un savoir-faire et d’une connaissance fine et intime d’une ville et de son modèle. Mettre leur art au service de la beauté de Paris pour créer le patrimoine du futur, un patrimoine architectural, urbain et paysager qui sache résister au temps et aux modes, telle est leur vocation. Il leur reste à l’adapter au temps présent.


Les représentants des architectes-voyers de Paris

 

Les architectes voyers de Paris

Dans la fonction publique, le corps des architectes-voyers est unique. Il bénéficie d’un concours de recrutement depuis 1898 et d’une remarquable continuité des missions qui lui sont dévolues. Chargés de veiller au respect de l’alignement, les architectes-voyers gèrent dès l’origine les permissions d’occupation de la voirie et les autorisations de construire. Au XIXème siècle, leurs missions se diversifient avec les préoccupations hygiénistes et la volonté de transformer la Capitale. Ils acquièrent ainsi une solide compétence en matière d’insalubrité et d’estimation foncière. Cette compétence aura été bien utile pour l’élaboration du règlement de 1902, resté en vigueur jusqu’en 1958.

Au sortir des Trente Glorieuses, la critique du Mouvement moderne et du centralisme administratif conduit à plusieurs réformes dans les domaines de l’urbanisme, de l’architecture et des marchés publics et à un premier mouvement de décentralisation. Les architectes-voyers investissent de nouveaux champs de l’action municipale, plus directement opérationnels, tels que la réalisation des équipements publics, la transformation de l’espace public ou la conduite d’opérations d’aménagement. Avec la loi d’orientation pour la ville, la programmation du logement social complète leur mission en faveur de la salubrité urbaine.

L’importance croissante des questions d’environnement et de développement durable et la loi solidarité et renouvellement urbains favorisent au début du XXIème siècle une croissance de leur effectif dans plusieurs directions municipales. Certains d’entre eux rejoignent les équipes techniques des mairies d’arrondissement au plus près des réalités du terrain, tandis que d’autres participent au renouvellement de la politique de coopération entre collectivités territoriales.

Opposés à un isolement prévisible de l’administration parisienne en regard de l’essor des métropoles, les architectes-voyers ont lancé en 2018 une pétition qui a rassemblé plus de 2700 signataires dans les milieux professionnels et associatifs.

 

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