La ventilation double flux décentralisée, une solution confirmée par l’AQC

Selon l’enquête la plus récente de l’Ademe sur les travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles (TREMI, 2018), 5,1 millions de ménages ont réalisé des travaux entre 2014 et 2016. Le principal motif de réalisation des travaux est l’amélioration de son confort (pour 80% des ménages), suivi par la réduction de la facture énergétique.

D’un point de vue technique, les ménages privilégient l’isolation du bâti (fenêtre, toitures, murs), puis le changement de chauffage, mais ils oublient notamment la ventilation (et la qualité de l’air intérieur associée). Comme le révèle l’enquête de l’Ademe, la ventilation est le « parent pauvre » de la rénovation énergétique (absente du Top10 des bouquets de travaux les plus réalisés), au détriment du confort et de la santé des occupants, mais aussi de la performance énergétique (75% des rénovations réalisées n’ont pas permis de changer de classe de DPE).

De ce fait, le choix d’un système de ventilation adapté devient un élément central pour la performance des bâtiments : notamment, pour apporter de l’air neuf (besoins d’hygiène, de confort, voire de sécurité), évacuer l’air vicié mais aussi lutter contre l’humidité et les condensations. En construction neuve comme en rénovation, le renouvellement d’air peut être assuré par différents systèmes, dont les plus répandus sont la ventilation simple flux hygroréglable et la VMC double flux.

Pour mieux connaître les différentes techniques de ventilation en rénovation, l’Agence Qualité Construction (AQC) a notamment élaboré deux rapports thématiques dans le cadre du projet REX Rénovation, soutenu par le programme PROFEEL. Ces travaux portent, à ce stade, sur deux solutions de ventilation particulièrement adaptées pour la rénovation : la ventilation simple flux et la ventilation double flux décentralisée.

A partir de l’analyse d’opérations réalisées en France métropolitaine et de retours d’expériences de professionnels, ces deux rapports reviennent notamment sur les enjeux clés et bonnes pratiques rencontrées en matière de ventilation simple flux (51% des systèmes installés en maisons individuelles) ou double flux décentralisée (40%)[1].

Pour ces deux solutions de ventilation, l’AQC a formulé 12 enseignements majeurs, mis à disposition gratuitement des acteurs de la rénovation :

• Pour la ventilation simple flux en rénovation, les principaux enseignements ont fait l’objet d’une publication ultérieure sur la plateforme du CNOA dédiée à la transition écologique, à retrouver ici.  
• Pour la ventilation double flux décentralisée, les principaux enseignements sont présentés ci-après.

Bonnes pratiques pour une ventilation double flux décentralisée
Elaboré en partenariat avec le centre de ressources Envirobat Grand Est, le rapport « Ventilation double flux décentralisée – 12 enseignements à connaître » revient sur les bonnes pratiques et problèmes les plus couramment rencontrés pour mettre en œuvre cette solution de ventilation en rénovation.

Ces 12 enseignements sont tirés des visites d’opérations réalisées principalement en Région Grand Est mais également, du fait de la taille restreinte du marché français, en Bourgogne Franche-Comté et en Auvergne Rhône-Alpes.
L’objectif étant de recueillir le maximum d’informations sur la plus grande diversité de projets possibles, les retours d’expérience portent sur des opérations réalisées tant en milieu scolaire, tertiaire et résidentiel qu’au niveau des systèmes de ventilation mis en œuvre (fonctionnement continu ou alternatif, débits, …).

Pour l’AQC, les équipements de ventilation double flux décentralisés présentent en particulier deux avantages reconnus et recherchés par les professionnels, à savoir :

1. La récupération des calories de l’air extrait sans la contrainte des réseaux aérauliques (contrairement à la ventilation double flux centralisée) ;
2. La capacité à s’adapter à de nombreuses configurations de bâtiments.

Néanmoins, la diversité des équipements et situations de mises en œuvre rencontrées dans le cadre de ces retours d’expériences ont mis en évidence des points de vigilance à prendre en compte dans les projets de rénovation, signale l’AQC.
C’est pourquoi, l’agence formule 12 enseignements visant à respecter les principes réglementaires de la ventilation, assurer un confort aux occupants et garantir le bon fonctionnement des équipements dans le temps. Chaque enseignement concerne un point clé de la ventilation double flux décentralisée, permettant ainsi d’identifier les bonnes pratiques et les « non conformités » rencontrées, en les illustrant de photos et schémas commentés.

Les 12 enseignements clés

1. Vérifier la bonne diffusion de l’air neuf pour un balayage efficace.
2. Assurer une extraction continue et la récupération des calories de l’air vicié.
3. Vérifier la comptabilité de l’usage des modules à fonctionnement alternatif avec la réglementation en vigueur.
4. Éloigner les prises d’air des rejets d’air.
5. Installer les modules sans dégrader l’étanchéité à l’air du bâtiment.
6. Tenir compte du bruit extérieur pour choisir le type de ventilation à installer.
7. Prendre en compte les bruits de fonctionnement des modules de ventilation double flux décentralisée.
8. Positionner les modules en veillant à ne pas créer d’inconfort.
9. Prévoir une bonne évacuation des condensats.
10. Intégrer les coûts d’entretien et de maintenance des modules dans une démarche en coût global.
11. Choisir des modules facilement démontables pour un entretien aisé.
12. Intégrer architecturalement les capots de modules.

Pour aller plus loin :
>> Consulter le rapport de l’AQC "Ventilation double flux décentralisée - 12 enseignements à connaître" (32 pages)

[1] Source : Enquête TREMI de l’Ademe, 2018.